7 chiffres à connaitre sur le TDAH
Julien
Des chiffres, pour quoi faire ?
Les chiffres permettent de mettre des mots sur le trouble, de se sentir moins seul, et de mieux comprendre l’ampleur du TDAH. Certains sont vraiment impressionnants et montrent que nous ne faisons qu’effleurer les découvertes sur la neurodiversité.
Pour cette newsletter, j’ai sélectionné chaque donnée avec soin, en m’appuyant sur des sources fiables. Trop souvent, même sur des sites spécialisés, on croise des chiffres approximatifs ou non sourcés, je trouve ça vraiment dommage(able).
Avec mon TDAH comme seule légitimité, je tiens à partager des informations aussi précises que possible. J’espère que ces chiffres t’aideront à mieux comprendre le TDAH et tout ce qu’il représente.
Et en citation comme celle-ci, ce sont mes commentaires. Bonne lecture ! 😉
Sommaire
Quelques chiffres clés sur le TDAH :
1 personne sur 6 est neurodivergente
Les troubles du neurodéveloppement concernent 1 personne sur 6. Cela regroupe des conditions comme le TDAH, les troubles du spectre autistique (TSA), ou encore la dyslexie. (handicap.gouv.fr)
C’est là toute l’ambivalence des handicaps invisibles : un avantage et un inconvénient à la fois. Ils permettent de passer inaperçu, de se fondre dans la masse, mais au prix d’un silence souvent lourd à porter. Ce chiffre de 1 personne sur 6 concernée par un trouble du neurodéveloppement ne se voit pas, ne s’entend pas, et reste donc trop souvent sous-estimé, voire ignoré.
3 % de la population adulte
Environ 3 % de la population adulte est atteinte de TDAH, bien que ce chiffre soit probablement sous-estimé. (Source : Haute Autorité de Santé)
Ramené à l’échelle de la France, cela représente un peu plus d’1,5 million d’adultes concernés. Tu verras souvent le terme de prévalence utilisé, mais cela ne signifie pas que 3 % de la population est diagnostiquée ou même consciente d’être atteinte. Les scientifiques, à l’aide de modèles, estiment que 3 % de la population serait effectivement concernée.
1 pour 1 : le tdah touche autant les femmes que les hommes
Le TDAH touche autant les femmes que les hommes. Sur le plan biologique, le TDAH a une répartition équivalente entre les sexes : 1 femme pour 1 homme est concernée. (Haute Autorité de Santé)
Malgré l’image souvent associée au TDAH, celle d’un petit garçon hyperactif, ce trouble touche tout le monde de manière équitable.ahh ce fameux petit garçon hyperactif…
Le cliché de l’enfant TDAH : petit garçon + agité
1 pour 3 : les femmes moins diagnostiquées
Les femmes sont environ 3 fois moins souvent diagnostiquées avec un TDAH que les hommes. Ce biais s’explique notamment par des différences dans les symptômes : les femmes présentent souvent davantage de troubles liés à l’inattention, moins visibles, ce qui conduit à un sous-diagnostic significatif. (Haute Autorité de Santé)
Le diagnostic des femmes, en revanche, est loin d’être équitable. On en parle plus en détail dans cette édition de ma newsletter : #18🔍 TDAH chez les femmes et les filles : mal compris et mal évalué
+ de 50 % de comorbidités pour les troubles neurodéveloppementaux
+ de 50 % des personnes ayant un trouble du neurodéveloppement ont un second TND et d’autres maladies associées sont fréquentes : épilepsie, troubles gastro-intestinaux, pathologies cardio-vasculaires, pathologies de la vision et de l’audition, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, troubles anxieux et dépression. (Haute Autorité de Santé)
Il est très fréquent que les personnes atteintes de TDAH présentent ce qu’on appelle des comorbidités. Cela signifie la présence de deux troubles simultanés, ce qui complique souvent le diagnostic. Par exemple : TDAH + trouble anxieux, ou encore TDAH + dépression. Dans mon cas par exemple, mon TDAH et mon TSA se compensent assez bien, ce qui, je pense, a considérablement retardé mon diagnostic
22 jours de productivité “perdus”
Une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a révélé qu’en l’absence de traitement, les adultes atteints de TDAH “perdent” en moyenne 22 jours de productivité par an, soit presque un mois complet de travail. (Hilton, et al., 2009)
L’étude utilise le mot perdu pour décrire cette productivité manquante, mais je me suis permis de le mettre en italique pour poser une question : qui, en réalité, perd ces 22 jours ? Et qu’en est-il des périodes où une personne avec un TDAH est capable de produire bien plus que la moyenne ? À mon sens, le temps dans le monde du travail n’est pas une métrique absolue. La valeur d’un individu ne peut pas se résumer à une équation de jours perdus ou gagnés, encore moins quand on a un TDAH.L’autisme, pour beaucoup, c’est ce film.
28% des personnes TSA présentent un TDAH
Environ 28 % des personnes ayant un trouble du spectre autistique (TSA) présentent également un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Ces deux troubles partagent des caractéristiques communes, comme des déficits au niveau des fonctions exécutives et de la cognition sociale, ce qui peut compliquer leur diagnostic et leur prise en charge. (Revue Médicale de Bruxelle)
On pourrait faire des calculs de coin de table pour constater que l’autisme est souvent présent chez les personnes avec un TDAH. D’ailleurs, cette année, j’aimerais aborder davantage le lien entre l’autisme et le TDAH. Le poids de ce diagnostic reste encore lourd à porter, et j’aimerais, à ma manière, contribuer à faire évoluer les choses.